MA VIE AVEC UN CANCER DU SEIN TRIPLE NÉGATIF - PODCAST

Dans ce podcast spécial Octobre Rose, Hélène nous livre avec sincérité et bienveillance les différentes étapes de son parcours avec la maladie: un cancer du sein triple négatif.

"Bonjour, moi c’est Hélène, je viens d’avoir 58 ans.

Je suis une grande amoureuse de la vie en général, je vis à 100 à l’heure entre mon job d’assistante de direction dans un grand groupe, ma vie de famille, mes amis, ma passion pour les voyages… Bref une vie de femme active bien remplie, qui du jour au lendemain a basculé dans un monde inconnu : celui de la maladie.

J’ai appris que j’avais un cancer du sein fin avril 2022 quelques mois avant mes 57 ans. Je ne ressentais aucun symptôme et c’est au cours d’un examen banal fin mars 2022 que ma gynécologue a senti une petite grosseur dans mon sein gauche. Le processus de diagnostic a donc pris environ 3 semaines entre la mammographie, la biopsie et l’attente des résultats.

L’annonce du cancer est un véritable tsunami. On ne réalise pas forcément tout de suite les nombreux bouleversements que cela va engendrer dans la vie de tous les jours. Dans mon cas, la tumeur étant relativement petite, on m’a proposé l’opération en premier. J’ai subi une tumorectomie et j’ai donc pu conserver mon sein mais bon nombre de femmes atteintes du même cancer que le mien, le triple négatif, subissent une mastectomie soit l’ablation du sein ce qui est encore plus traumatisant.

Comme la majorité des femmes, je ne savais pas qu’il y avait plusieurs types de cancer et notamment le triple négatif appelé ainsi parce qu’il ne présente aucun récepteur d’œstrogène, de progestérone ni de récepteur HER2. Cela signifie donc que l’hormonothérapie et la thérapie ciblée anti HER2 ne peuvent pas être utilisées pour le traiter.

Ce cancer représente entre 15 à 20% de tous les cancers du sein. Un nouveau traitement est actuellement administré depuis plusieurs mois au stade précoce pour les tumeurs de plus de 2cm et ou avec atteinte ganglionnaire, il s’agit de l’immunothérapie et cela est très prometteur. Néanmoins il reste le plus meurtrier et il n’y a pas de thérapie ciblée pour les stades plus avancés. De plus il touche majoritairement les femmes jeunes, de moins de 40 ans.

Deux semaines après l’opération, l’examen de la pièce opératoire a confirmé les résultats de la biopsie. Il a été décidé d’un traitement de 4 mois de chimiothérapie et 1 mois et demi de radiothérapie soit 33 séances.

La période des traitements est éprouvante moralement et physiquement, plus les traitements s’accumulent et plus la fatigue s’intensifie. Le rapport au corps change, il faut assumer la perte des cheveux, les cicatrices.

Personnellement j’avais perdu pas mal de poids lors des premières cures, c’était l’été dernier et je n’osais plus me mettre en maillot de bain. Je portais des vêtements amples comme pour cacher les stigmates de la maladie. Puis cela s’est estompé, j’ai peu à peu retrouvé plaisir à m’habiller, l’envie de me plaire à nouveau.

Avant le cancer, j’étais plutôt féminine, et depuis je suis encore plus attentionnée à mon image. Je prends plus de temps pour les soins, le maquillage, la détente etc… Je fais du yoga, de l’escrime dans le cadre d’une association avec des femmes également atteintes d’un cancer du sein.

Ce que j’ai envie de dire aux femmes atteintes de cette maladie, c’est d’être maître de son cancer. C’est un sujet dont on ne parle pas forcément mais il est crucial. Quand on maîtrise l’ennemi on est mieux armé pour le combattre.

Bien se renseigner sur son type de cancer, sur les effets des traitements et les soins de support mis à disposition. Ne pas se précipiter pour acheter perruques, turbans, accessoires et vêtements, prendre le temps de s’écouter et de rechercher ce dont on a vraiment besoin, ce qui va nous aider à nous sentir mieux dans cette parenthèse de la vie. Nous sommes toutes différentes, il n’y a pas de généralité

Et pour conclure, je dirai à toutes les jeunes femmes qui ressentent le moindre symptôme de se faire dépister, parfois insister pour avoir un examen. Encore aujourd’hui beaucoup trop de femmes sont diagnostiqués tardivement parce qu’on ne les prend pas au sérieux en raison de leur jeune âge."

Un grand merci à Hélène d'avoir pris le temps de nous partager son expérience pleine de courage et d'espoir face au cancer du sein triple négatif.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur ce type de cancer particulièrement agressif et peu connu, rendez-vous sur le site du Collection Triplettes Roses.

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